Chaï latte
Vous saviez que c'était la fête des grand-mères ce week-end? Il y a peu, je ne savais même pas que ça existait. Et puis j'ai découvert que c'était un truc purement commercial, inventé par une marque de café. Mouaiiis... Mais moi j'aime pas le café, et j'ai pas besoin d'une journée spéciale pour penser à ma grand-mère. J'ai une pensée pour elle chaque soir, avant de me coucher, c'est devenu un réflexe naturel, depuis qu'elle est partie s'amuser avec les anges, l'année dernière.
Ceux qui me connaissent personnellement ou qui suivent mes articles depuis un moment savent combien j'y étais attachée, à ma mamie. A tel point que j'avais dû abandonner le blog pendant presque deux mois, lorsque je suis allée la voir au bout du monde et partager mes journées avec elle, sans savoir que ça allait être les dernières.
Lorsque je l'ai rejointe en Australie où elle a du séjourner à l'Hôpital RPA de Sydney, j'ai passé beaucoup de temps seule, en-dehors des horaires de visite. La seule chose qui pouvait me réchauffer les mains et le coeur, c'était un gobelet de chaï latte de la cafétéria. J'avais juste mon sac à dos et mon téléphone, et un micro-dictionnaire d'anglais, au cas où il aurait fallu discuter de termes médicaux avec les infirmières. Finalement j'en ai même pas eu besoin, je me suis surprise à comprendre tout ce que le médecin m'avait raconté. Lui-même fut surpris que je sache ce que voulaient dire "dialysis" ou "stent", et m'avait même demandé si j'étais infirmière en France. J'aurais voulu lui dire que j'aimais juste regarder les séries américaines en version sous-titrée, mais j'ai préféré garder cette remarque légère pour moi.
Donc pour en revenir au chaï latte (prononcer [tchaï latté]), je dois dire que ce séjour m'en a rendue complètement accro. J'en buvais à la cafét' de l'hôpital, au resto où j'allais manger seule le soir, et même à l'aéroport en attendant mon retour sur Nouméa. J'en avais pris un dernier, assise à la terrasse d'un café, observant le bal des avions sur le tarmac australien. J'en ai même ramené dans mes bagages, sous forme de poudre en stick à diluer (c'est Lipton qui fabrique ça, mais y en a pas en France) dans du lait chaud et même en sirop. Bizarrement je n'ai jamais testé le sirop, je l'ai encore dans mon placard, intact. Là-bas cette boisson est aussi populaire que le café, et ils la consomment très mousseuse, ça ressemble d'ailleurs à un cappuccino bien crémeux.
A gauche, celui de la cafét' et à droite, celui de l'aéroport.
Bien entendu la version maison est plus "soft", pas de mousse industrielle où de poudre au fond du verre à remuer. Mais elle est à des années-lumière de ce que j'ai déja eu l'occasion de goûter, le parfum des épices est simplement décuplé, le goût est plus intense. Et puis vous savez quoi, moi je préfère le boire au chaud sur mon canapé, une couverture sur les jambes, en laissant loin derrière moi ces fantaisies commerciales, et en ayant évidemment une pensée pour qui vous savez.
Chaï latte
(pour 2 ou 3 tasses)
-375 ml d'eau
-170 ml de lait
-3 càc de thé noir
-4 ou 5 càc de sucre (selon votre goût)
-1 bâton de cannelle
-8 gousses de cardamome brisées
-2 clous de girofle
-1 morceau de gingembre frais (environ 2 cm)
-1/2 gousse de vanille fendue en deux (facultatif)
Versez l'eau dans une petite casserole. Ajoutez les épices, portez à ébullition, puis baissez le feu et couvrez, pendant 10 min. Ajoutez ensuite le lait et le sucre, mélangez. Hors du feu, ajoutez le thé, couvrez et laissez infuser 3 min. Filtrez, et servez bien chaud.
Je vous abandonne pour quelques jours, je serais à Paris la semaine prochaine au salon Sirest Ideas ! J'aurais peut-être l'occasion d'y croiser Joël Robuchon, qui sait?