Un film, une recette #2 : Tonjiru, soupe japonaise au porc et au miso
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Mes amis, l'heure est grave. Je viens de me découvrir une nouvelle addiction, dont le nom est Shinya Shokudo. Ca ne vous dit rien? C'est normal.
Il s'agit d'une série télévisée japonaise (tirée d'un manga) racontant l'histoire d'un minuscule restaurant, dissimulé dans un quartier de Tokyo. La particularité de ce boui-boui est qu'il n'ouvre qu'à partir de minuit, et ferme lorsque le soleil se lève. Le cuisinier, que les clients appellent "Master", est un bonhomme taciturne qui ne propose à sa carte qu'un seul plat et quelques boissons. Néanmoins, si les clients ont une envie particulière, il improvise avec ce qu'il a dans son frigo (et en général il a toujours les ingrédients qu'il faut, c'est magique).
Les gens qui viennent s'attabler autour de son bar sont souvent des habitués du coin: un patron de bar gay, un yakusa, trois copines qui avalent toujours leur chazuké en piaillant, une strip-teaseuse, des travailleurs en costume-cravate... Lorsqu'arrive en pleine nuit un nouveau personnage, c'est là que l'épisode commence vraiment.
En général, sa requête est très simple, ça va du petit sandwich au bol de riz garni, en passant par une salade de pommes de terre. Bien entendu, nous assistons à l'élaboration du plat, filmé en plan serré, afin que le spectateur n'en perde pas une miette. La dégustation se fait toujours en silence, et dès la première bouchée, on ressent toute la plénitude exprimée par son visage. Mais derrière ce sourire de contentement se cache souvent une histoire difficile, emplie de regret ou de remord. La nourriture est ici un vrai refuge, où le personnage se tapit pour oublier sa peine et se remémorer son bonheur passé. Il reviendra d'ailleurs ponctuellement pour savourer ce moment d'extase et de paix avec lui-même, souvent seul avec le cuisinier. L'ambiance générale est assez mélancolique voire dramatique, même si on droit de temps en temps à quelques scènes loufoques typiquement japonaises.
Chaque épisode s'achève toujours avec la recette du jour, narrée par le personnage central et mitonnée par le Master. Inutile de vous préciser que je meurs de faim au bout de chaque épisode ! C'est pourquoi maintenant je les regarde toujours avec un donburi à la main, pour ne pas être frustrée. De toutes façons, au milieu j'appuie sur pause et je vais me resservir, car un seul bol n'est pas suffisant pour les 25 minutes que dure chaque histoire!
Et pourquoi vous proposer du tonjiru aujourd'hui? Eh bien parce que c'est l'unique plat qui est à la carte de ce restaurant et qui me fait saliver dans le générique du début!
Merci à Enflammée d'avoir relayé cette perle sur Twitter, elle a toujours du flair :-)
Tonjiru: soupe japonaise au porc et au miso
(pour 4 personnes)
Recette inspirée par celle de Just One Cookbook
-250 g de côte de porc désossée (pour remplacer la poitrine)
-3 càs de miso
-100 g de carotte
-100 g de panais (pour remplacer la bardane, dispo en épicerie asiatique)
-100 g de pomme de terre (pour remplacer le taro)
-100 g de radis noir (pour remplacer le daikon)
-1 oignon
-100 g de konnyaku (en épicerie asiatique au rayon frais)
-1,2 L de dashi
-1 càc de gingembre râpé
-1 càs d'huile de sésame
-2 càs d'huile végétale
Emincez finement les légumes et coupez la viande en lanières. Faites revenir le porc et le gingembre dans l'huile de sésame, sur feu vif, puis réservez-le dans une assiette. Ajoutez l'huile végétale et faites-y sauter l'oignon. Incorporez ensuite les autres légumes et mélangez.
Coupez le konnyaku en tranches pas trop épaisses. Pour ceux qui ne connaissent pas, ça n'a pas de goût et ça a la texture du blanc de seiche je trouve. Ajoutez le konnyaku aux légumes, puis remettez-y la viande. Arrosez avec le dashi. Portez à ébullition puis couvrez et laissez mijoter pendant 20 minutes.
Diluez le miso dans le bouillon, à travers une passoire ou dans une louche, pour que le bouillon reste limpide. Réchauffez sur feu doux (ne pas faire bouillir le miso, il perdrait sa saveur) encore 2 ou 3 minutes et servez bien chaud.
A savourer devant cet épisode par exemple, qui est l'un de mes préférés.
(Désolée pour les non-anglophones, je n'ai pas trouvé de sous-titres en français,
mais je vous assure, c'est facile à comprendre.)