Journée mondiale de la prématurité
Photos de Mini Piment qui sont affichées aujourd'hui
lors de l'exposition organisée aujourd'hui par SOS Préma,
dans le hall du CHU de Caen.
C'est la journée mondiale de la prématurité. Chaque jour sur la planète, 1 enfant sur 10 naît beaucoup trop tôt.
J'ai hésité à écrire ce post mais ce sujet me tient vraiment à coeur, j'en ai encore mal au ventre en y repensant. Eh oui, non seulement j'ai découvert que les petites filles ne naissaient pas dans les roses, mais en plus ces idiotes de cigognes l'avaient livrée en avance. Trop en avance. L'arrivée d'un bébé ça bouscule déjà tout, mais quand il arrive trop tôt, c'est un cataclysme. On ne sait pas comment réagir, on n'a pas le temps de réfléchir. J'avais encore 2 mois pour me préparer, pour choisir la petite layette, pour apprendre à gérer les contractions, pour faire des selfies de mon bidon devant le miroir du salon, pour m'acheter des éclairs au chocolat en marchant comme un canard gras jusqu'à la boulangerie. Et puis rien de tout ça. A l'échographie du 7e mois, tout allait bien jusqu'à la dernière mesure, ouh là c'est bizarre je ne vois plus rien sur l'écran, votre col est effacé, va falloir filer aux urgences mademoiselle. Quoi? Quand? Demain? Je vais bien là, je marche normalement, je n'ai mal nulle part. Non, allez-y maintenant, dès que vous sortez de mon cabinet, je préviens mes confrères à l'hôpital. Quoi? Mais n'importe quoi. Et PAF, le lendemain midi, elle était sortie. En 30 minutes.
Voilà, il n'y a pas de raccourci, ça s'est vraiment passé comme ça. Si je peux en parler aujourd'hui, c'est que tout est rentré dans l'ordre. Mini Piment a repris du poil de la bête, elle fait plus du double de son poids de naissance, c'est dingue comme elle a évolué (et elle fait ses nuits depuis 1 mois, alléluiah!). Je suis tellement fière et impressionnée par le combat qu'elle a mené, je me demande où est-ce qu'ils puisent toute cette énergie, ces petits bouts d'bébés. Quand je pense que je devais la nourrir à la seringue à travers une sonde gastrique, et que maintenant, elle descend des biberons en rotant comme un charretier!
Je pense à toutes les mamans à qui c'est arrivé et à qui ça arrive au moment où je tape ces quelques lignes. Je comprends leur douleur, leurs larmes, leurs incompréhension, leur sentiment de culpabilité. On n'a pas à culpabiliser, ça peut arriver à n'importe qui pour n'importe quelle raison, moi-même je n'ai jamais su pourquoi c'est arrivé, on n'a jamais su l'expliquer. Je leur souhaite juste bon courage, de ne pas perdre espoir car tout ira bien. C'est facile à dire maintenant, alors qu'à l'époque, j'en avais marre qu'on me répète que tout irait bien car pour moi, tout allait mal et que personne ne pouvait comprendre. Heureusement qu'il y avait l'association SOS Préma qui m'a permis de sortir de ma bulle et d'échanger avec d'autres parents ayant vécu la même expérience. Non, nous n'étions pas seuls. Aujourd'hui je ne me lasse pas de voir ma fille dormir, gazouiller et rire. Elle commence à avoir des petits bourrelets aux cuisses, certains pyjamas sont désormais trop serrés! Ils grandissent tellement vite, j'ai déjà presque oublié l'ambiance de l'hôpital, ses bips stridents, l'odeur du gel anti-bactérien, es pleurs des autres bébés à côté. Je tiens à remercier toute l'équipe de la néonatologie du CHU de Caen pour leur professionnalisme, leur patience, leur gentillesse et leur encouragement. Ils ont veillé sur nos enfants comme des anges gardiens mais sur nous également, pour apprendre à devenir parents, car non, l'instinct maternel n'existe pas, je confirme. Et bien sûr, les infirmiers qui nous ont accompagnés à domicile et qui ne nous ont jamais laissé tomber. MERCI MERCI MERCI. MILLE FOIS MERCI. C'était il y a presque 5 mois déjà. C'est très dur, mais on finit pas s'en sortir.